Les Arts Gothiques
Le vitrail gothique, suit le vitrail roman, et se situe entre le XIIe et le XVe siècle. Il s’inscrit dans une architecture qui augmente et multiplie les ouvertures. Les baies comportent très rapidement plusieurs lancettes, surmontées d’un remplage de plus en plus ajouré. De plus les roses, très timides à la période romane, se déploient sur d’énormes surfaces.
L'Architecture Gothique
L’architecture gothique démarre dans la deuxième moitié du XIIème et va jusqu’ au XVème siècle. C’est essentiellement une architecture urbaine qui correspond au grand essor des villes des XIIème et XIIIème siècles.
Deux éléments architectoniques permettent cette nouvelle forme d’architecture :
→ d’abord l’arc brisé, qui est déjà présent dans certaines constructions de la fin du Roman, et qui est systématiquement utilisé et associé à la croisée d’ogives, permettant ainsi de reporter les poussées de la voûte non plus sur les murs mais bien sur les colonnes et les piliers.
→ Autre élément architectonique, l’arc-boutant, qui transmet les poussées latérales sur des éléments de contrebutement tels les murs-boutants ou les culées. Grâce à ces deux innovations, les murs peuvent monter plus haut et surtout être de plus en plus percés, au point de quasiment disparaître.
Le squelette de l’édifice est ainsi composé de colonnes et piliers à l’intérieur, et pour une grande partie reporté à l’extérieur.
Cette architecture se caractérise par un certain nombre d’éléments.
→ D’abord une volonté toujours plus marquée d’élévation, avec un esprit de compétition dans bon nombre de cas.
→ Un espace intérieur révélé, avec un passage entre les différents volumes qui est libéré et fluidifié.
→ On y repère aussi des percements de plus en plus nombreux, de plus en plus grands.
→ A l’extérieur, une batterie d’éléments d’architecture occultent la lecture des volumes.
→ A l’extérieur toujours, une façade harmonique, avec trois zones verticales composées de la tour et du porche du collatéral nord, le porche principal et la rose, la tour et le porche du collatéral sud.Trois niveaux horizontaux : les porches, la rose et la galerie, les tours.
→ Dans cette architecture, il y a d’abord une élévation à 4 niveaux au tout début du gothique, avec des grandes arcades, des tribunes, un triforium et des fenêtres hautes. C’est à Noyon, à Paris et à Laon. Mais très vite, on choisit une élévation à trois niveaux avec des grandes arcades, un triforium et des fenêtres hautes.
→ Dans cette architecture aussi, il y a des voûtes d’ogives.
→ Ensuite, le décor d’architecture fait de gâbles et de pinacles, avec crochets et fleurons, se reproduit à l’envi dans le mobilier, les reliquaires…
Les 3 périodes de l'Art Gothique
Le gothique primitif, essentiellement sur la fin du XIIème siècle, au cours duquel la hauteur de l’édifice reste encore limitée.
→ Le mur a encore une existence. La fenêtre, en effet, est simple, unique entre deux retombées de voûtes, et elle est loin d’avoir atteint son développement maximum.
→ L’élévation est à quatre niveaux.
Le gothique rayonnant.
→ L’élévation est très rapidement à trois niveaux.
→ Les ouvertures et percements arrivent à leur maximum.
→ Les baies sont composées de plusieurs lancettes surmontées d’un remplage ajouré de polylobes et même d’écoinçons. Les triforiums, au début aveugles, deviennent vitrés.
Le gothique flamboyant.
→ Il est essentiellement marqué par des enrichissements décoratifs qu’on trouve essentiellement au XVème siècle. Le réseau des baies, par exemple, change de motifs. Des soufflets, sorte de quatre-feuilles allongés en pointe vers le bas, et des mouchettes, sorte de longs fuseaux garnis de redents, lui donnent un aspect de flammes, d’où le nom de gothique flamboyant.
→ Les chapiteaux des colonnes disparaissent au profit d’une couronne décorative, ou bien disparaissent complètement, laissant les moulures des ogives pénétrer dans le fût de la colonne.
→ Les voûtes s’ornent de nervures décoratives supplémentaires : les liernes et les tiercerons.
→ Les clés de voûte pendantes apparaissent aussi.
→ Des portails ou des niches peuvent être surmontés d’un arc en anse de panier, c’est-à-dire un arc surbaissé.
Pour en savoir encore plus sur l’Art Gothique : par ici !
Caractéristiques du Vitrail Gothique du XIIIè siècle
C’est une période de grande production, liée à l’essor économique du siècle et à l’explosion du gothique.
→ le vitrail du XIIIè siècle n’est toujours pas réaliste, mais il est marqué par un code de l’image qui aide à la lecture de celle-ci. Ce code des images démarre au XIIe siècle, mais il est bien en place au XIIIe siècle. Il aide à identifier les scènes et les personnages grâce à leurs attitudes ou leurs postures codifiées, à leurs vêtements ou à des éléments de vêtement.
→ Les compositions sont de deux sortes : les grandes figures, dans les fenêtres hautes et, autre proposition, de multiples médaillons posés sur un fond travaillé déroulant l’histoire d’un saint ou d’une sainte, de Jésus, de la Vierge sur une même lancette.
→ Le sens de lecture de ces médaillons se fait plutôt de bas en haut, mais il y a bon nombre d’exceptions. Il est construit sur l’harmonie colorée bleu – rouge, le bleu étant beaucoup plus saturé qu’au siècle précédent.
Le Vitrail Gothique du XIV et XVe siècle
C’est une période de production réduite, liée aux difficultés de la période, c’est la guerre de Cent Ans, donc il y a des difficultés militaires, des difficultés civiles, mais aussi des difficultés sanitaires, religieuses.
→ Toutefois, les vitraux de pleine couleur existent encore, en particulier dans des zones géographiques préservées, comme le sud de la France, éventuellement aussi la Normandie.
→ Au plan technique, on note l’arrivée d’une innovation importante : le jaune d’argent. Cette peinture infuse le verre à la cuisson, permettant, sur un même verre, de garder une partie blanche et d’obtenir une partie jaune allant du jaune pâle à un brun orangé en fonction de la concentration.
→ Plastiquement, des encadrements d’architecture gothique plane proposent des niches où des personnages en pied sont placés. Ces niches sont incluses dans des lancettes. Ceux-ci sont encore assez peu réalistes. Ils sont placés devant un fond uni ou à damiers.
Dans la deuxième moitié du XVe siècle, les caractéristiques du vitrail gothique changent.
Un souffle nouveau, dû à la Renaissance, marque déjà les vitraux de cette période.
→ Les personnages gagnent en réalisme dans leur apparence et dans leur gestuelle.
→ Le traitement des vêtements révèle des plis ombrés. Ils se déploient dans un cadre d’architecture gothique en volume cette fois, qui reste encore le plus souvent tributaire de la lancette. Il existe toutefois des scènes qui traversent les meneaux pour occuper toute la baie.
→ Les personnages sont souvent devant des fonds damassés.
→ Le début du paysage fait son apparition dans le vitrail avec une représentation de sol herbeux ou caillouteux, même si la scène est encore devant un fond damassé et souvent sous un dais d’architecture.
Création de l’Énergie des Couleurs relative à ce mouvement artistique
Pour en voir plus sur les Vitraux Gothiques exemple de Notre Dame de Clermont : c’est ici!